Recommandations de la société marocaine de rhumatologie (SMR) de la nutrition chez les patients atteints d’ostéosarcopénie

Rev Mar Rhum 2024; 69: 25-39
DOI: 10.24398/a.537.2024;

Objectif : L’objectif de ce travail mené sous l’égide de la Société Marocaine de Rhumatologie (SMR) est d’élaborer des recommandations consensuelles concernant la nutrition chez les patients atteints d’ostéosarcopénie.

Matériel et méthodes : Un groupe de travail constitué de rhumatologues et de nutritionnistes s’est réuni pour rédiger la version initiale des recommandations à la lumière d’une revue de la littérature et des recommandations de sociétés savantes. Cette version a été ensuite validée par un comité de relecture composé de 13 experts avant de rédiger la version définitive.

Résultats : Quatre principes généraux et 10 recommandations ont été élaborés. Les principes généraux insistent sur l’intérêt du volet nutritionnel chez les patients atteints d’ostéosarcopénie sans se substituer au traitement pharmacologique, en s’appuyant sur des preuves scientifiques, et en prenant en considération les particularités de la société marocaine. Les recommandations ont insisté sur l’intérêt d’un apport adéquat en calcium et en vitamine D, tout en évaluant le rapport bénéfice-risque en cas d’indication à une supplémentation calcique. Un apport équilibré en oligoéléments particulièrement le magnésium et en vitamines (hors-vitamine D) est aussi préconisé. Il est recommandé de consommer une quantité suffisante en protéines en incluant des protéines animales de haute qualité. Concernant les régimes alimentaires, le régime méditerranéen s’est avéré bénéfique, les régimes végétariens sont déconseillés, et les régimes amaigrissants sont à éviter en l’absence de surpoids. La pratique du jeune doit être associée à une alimentation variée et équilibrée. La consommation de produits laitiers est recommandée, la consommation du soda et de l’alcool doit être limitée. Les données scientifiques disponibles sont insuffisantes pour en tirer des conclusions concernant le thé et le café. Une consommation modérée en phytoœstrogènes provenant de l’alimentation dans le cadre d’un régime équilibré est jugée bénéfique, cependant, une supplémentation n’est pas recommandée.

Conclusion : Ces recommandations constituent un outil pratique destiné aux rhumatologues en et nutritionnistes pour améliorer la santé musculosquelettique chez notre population.