La spondyloarthrite (SpA) est une maladie de mécanisme plurifactoriel, faisant intervenir des déterminants génétiques, et des facteurs d’environnement. L’enthésite est la lésion élémentaire dans cette maladie. Le rôle de la génétique dans la SpA est suspecté de longue date, avec la classique association avec HLA-B27, qui représente moins de 25% de l’héritabilité globale de la SpA, ce qui suggère la contribution d’autres facteurs génétiques tels que les gènes ERAP-1 et du récepteur de l’interleukine 23. Si la génétique a un rôle déterminant dans le risque de développement d’une SpA, les facteurs environnementaux sont probablement nécessaires au déclenchement et peut être à l’entretien de la maladie. Le microbiote, le tabac et les facteurs mécaniques sont les facteurs d’environnement les plus déterminants dans la SpA. Les mécanismes épigénétiques sont une actualité dans la SpA mais leur implication exacte reste à déterminer. L’axe IL-23/Th17/IL-17 dit voie royale, occupe actuellement une place majeure dans la physiopathologie de SpA, et pourrait jouer un rôle central dans ce groupe de maladies, à l’interface entre la génétique, les facteurs environnementaux, d’une part, et l’inflammation et les lésions tissulaires, d’autre part. Le rôle du TNFα a été largement démontré dans cette maladie. Des travaux relativement récents ont mis en évidence une population cellulaire particulière, exprimant le récepteur de l’IL-23, localisée aux enthèses, à la racine de l’aorte, et au corps ciliaire. Ces cellules sont dites résidentes. Dans l’enthésite, les neutrophiles semblent être des cellules effectrices les plus importantes et la prostaglandine (PGE2) est un médiateur précoce et important. L’enthésite semble être secondaire principalement à une réponse immunitaire innée déclenchée par un stress mécanique et/ou un stress microbien. Bien que de fausses érosions puissent survenir au cours de l’évolution d’une enthésite, mais son évolution naturelle est vers l’ossification cicatricielle. L’objectif de ce travail est d’examiner l’état actuel des connaissances disponibles sur la physiopathologie de SpA.