Les facteurs associés à une récidive d’une ténosynovite de De Quervain en pratique rhumatologique à Ouagadougou (Burkina Faso).

Rev Mar Rhum 2022; 59:49-52

Introduction : La ténosynovite de De Quervain est une inflammation de la gaine des tendons du pouce (long abducteur et court extenseur) au bord externe du poignet. Il s’agit d’une affection fréquente. Le traitement est le plus souvent conservateur basé sur les infiltrations locales de corticostéroïdes. Cependant, des cas de récidives sont observés. Peu de données existent sur les récidives des ténosynovites de De Quervain. Le but de cette étude était de déterminer la fréquence des récidives après traitement d’une ténosynovite de De Quervain ainsi que les facteurs qui y sont associés.

Matériels et méthodes : Il s’est agi d’une étude rétrospective à visée descriptive et analytique sur une période de 11 ans de Février 2006 à Juin 2017 dans le service de rhumatologie du Centre hospitalier universitaire de Bogodogo. Etaient inclus tous les patients ayant une ténosynovite de De Quervain confirmée par l’échographie du poignet. Les paramètres sociodémographiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutifs ont été étudiés. Les dossiers incomplets étaient exclus. Tous les patients recevaient au moins une infiltration locale de corticoïdes (Cortivazol ou Betamethasone). La récidive était définie par une réapparition de la maladie après une guérison complète d’au moins 4 semaines après une infiltration de corticoïde. Les patients ayant une récidive ont été comparés à ceux qui étaient améliorés par le traitement. Le test de chi2 a été utilisé pour comparer les variables. Un seuil de significativité p inférieur à 0,05 a été retenu.

Résultats : sur 105 patients reçus durant la période d’étude, 27 (25,71%) avaient une récidive de ténosynovite de De Quervain. L’âge moyen était de 46,80 ans et le sex ratio de 0,11. Le délai moyen de récidive était de 15,24 mois avec des extrêmes de 1 et 72 mois. Tous les patients ont bénéficié lors de la récidive d’un traitement médical, aucun patient n’a bénéficié d’une prise en charge chirurgicale. Parmi les patients qui avaient une récidive, 9 (33,33%) étaient des agents de bureau. Vingt (74,07%) patients ayant récidivés avaient une activité entrainant une hypersollicitation de la main. Les facteurs de récidive observés étaient l’infection à VIH (4cas (p=0,004), l’obésité 4 cas (p=0,03), et la présence d’un fibrome utérin (3cas (p=0,04). L’évolution était favorable dans 20 cas (74,04%), la persistance douloureuse était notée chez 6 patients (22 ,22%).

Conclusion : la récidive est fréquente lors des ténosynovites de De Quervain. La détermination de facteur de récidive dès le premier épisode permet d’envisager une prise en charge adaptée et de réduire ainsi le taux de récidive.

Mots-clés: Ténosynovite; De Quervain; Récidive; Burkina Faso; Afrique