Objectif : Comparer le mal de Pott de diagnostic présumé au mal de Pott avec une confirmation diagnostique à Abidjan
Matériels et méthode : Etude rétrospective descriptive et comparative menée au service de rhumatologie du CHU de
Cocody à Abidjan de Janvier 2016 à Décembre 2018. Ont été inclus les patients souffrant de mal de Pott dont le diagnostic a été établi sur la base d’argument de présomption ou de certitude, ayant reçu un traitement anti-tuberculeux pendant au moins 12 mois.
Résultats : Notre effectif comprenait 91 patients repartis en 2 groupes: 52 patients avec un diagnostic de présomption (groupe 1) et 39 patients avec une confirmation diagnostique (groupe 2). La fréquence hospitalière était respectivement de 16,3% et 12,22%. On notait une lègère prédominance féminine dans les 2 groupes respectivement dans 53,85% et 56,41% cas avec un âge moyen de 41,34±15,36 ans et 32,46±15,64 ans (P=0,008). La majorité des patients avait un niveau socio-économique bas (73,08% et 71,79%). Un antécédent tuberculeux (5,77% contre 5,13%) et une notion de contage tuberculeux (25% contre 23,08%) ont été respectivement retrouvés dans des proportions identiques. L’infection à VIH a été objectivée dans 21,15% contre 17,95% des cas. Les délais diagnostiques moyens étaient proches soit 4,59 mois (groupe 1) et 5,15 mois (groupe 2). On notait des signes d’imprégnation tuberculeuse dans 57,69% contre 64,10% des cas. L’horaire de la douleur était inflammatoire dans la majorité des cas (66,67% contre 71,79%) avec une raideur rachidienne dans 78,43% et 92,31% des cas (P=0,04). Les complications neurologiques ont été observées dans un quart des cas (groupe 1) et un tiers des cas (groupe 2). La VS (49,11mm contre 47,86mm) et la CRP moyennes (45,53mg/l contre 52,77mg/l) étaient élevées. La TDM a été l’imagerie de choix dans les 2 groupes qui a permis d’identifier des abcès des parties molles (57,69% contre 82,05%) et une épidurite (61,54% contre 48,72%). D’autres localisations tuberculeuses ont été observées dans 4,52% et 28,2 % des cas (P=0,006). La durée du traitement a été de 12 mois dans la majorité des cas (90,38% contre 94,87%) avec une durée moyenne respective de 14,3 mois et 13,3 mois pour un taux de guérison élevé (90,38% contre 97,44%).
Conclusion : Le mal de Pott présumé diffère du mal de Pott confirmé par l’âge, la raideur rachidienne, la présence d’abcès des parties des parties molles et les atteintes tuberculeuses associées.
Mots-clés: Mal de pott; Présomption diagnostique ; Certitude diagnostique; Abidjan