Objectif : enquêter sur les modalités de la prise en charge de la goutte par les médecins généralistes (MG) marocains.
Matériel et Méthodes : il s’agit d’une étude transversale, réalisée par le groupe de travail SMR sur les recommandations nationales de la goutte en partenariat avec l’association MG MAROC. Ainsi, 750 MG (secteurs public et privé) ont reçu par mail ou WhatsApp un questionnaire de 17 questions dichotomiques (Oui/ Non) réparties en 6 items : Fréquence de la goutte en consultation et circonstances de demande du dosage de l’uricémie, traitement de la crise de goutte, prescription des traitements hypouricémiants, prise en charge de l’hyperuricémie asymptomatique (HA), collaboration multidisciplinaire et information du patient sur les mesures hygiéno-diététiques.
Résultats : sur 750 questionnaires envoyés, 190 réponses valides ont été reçues, ce qui correspond à un taux de réponse de 25,3 %. Les médecins ont répondu aux différentes questions avec des taux variant de 82,6 à 99,5%. Selon 31% des MG, la goutte est une pathologie fréquente dans leur consultation. Le MG demande le dosage de l’acide urique sanguin devant un syndrome métabolique, chez des patients sous diurétiques et de manière systématique dans respectivement 94%, 78% et 51% des cas. Pour la gestion de la crise de goutte, 88% des MG retiennent le diagnostic devant une évolution favorable sous colchicine. La prescription du protocole (3/2/2/1) de la colchicine est adoptée par 79% des MG. Pour traiter une crise de goutte, 48 % des MG optent pour l’association colchicine et AINS et 39,6% prescrivent de l’allopurinol.
Les hypouricémiants sont indiqués par 47,7% des MG en présence de crises itératives et ceci pour une durée déterminée pour 49,6% d’entre eux. La cible thérapeutique de 60 mg/l d’uricémie est connue par 96,1% des MG. L’administration de traitements hypouricémiants pour une HA a été notée dans 29,7% des cas. La collaboration des MG avec les rhumatologues était rapportée dans 47,8% des cas. L’information du patient sur l’importance d’un régime alimentaire sain et d’une activité sportive régulière a été notée dans 98,4 et 94,7% des cas.
Conclusion : Cette enquête auprès des MG sur la prise en charge de la goutte en pratique courante éclaircit la situation sur les besoins importants d’une formation continue au profit des MG. Une meilleure prise en charge de la goutte passe indiscutablement par une collaboration solide et bilatérale entre le rhumatologue et le MG.
Mots-clés: Goutte; Enquête; Médecine générale; Maroc.