Efficacité des biothérapies chez les patients atteints de SPA en fonction de l’âge du début de la maladie : données du registre marocain RBSMR

Rev Mar Rhum 2024; 69:40-4
DOI: 10.24398/a.536.2024;

Introduction : La spondylarthrite ankylosante (SPA) est un rhumatisme inflammatoire chronique touchant le plus souvent l’adulte jeune de sexe masculin et lié à l’antigène HLA B27 dans plus de 90% des cas. L’âge classique du début des symptômes se situe dans la majorité des cas entre 20 et 30 ans. On sait néanmoins que la maladie peut débuter dans la petite enfance et qu’il existe des cas apparaissant après 50 ans. L’objectif de cette étude est de comparer l’efficacité de la biothérapie dans la spondylarthrite à début juvénile et la spondylarthrite à l’âge adulte à partir des données du registre de biothérapie de la Société Marocaine de Rhumatologie BRSMR.

Matériels et méthodes : Une étude observationnelle multicentrique transversale a été menée ; la source de données était le registre marocain des thérapies biologiques dans les maladies rhumatismales (registre RBSMR). Les patients, inclus de mai 2017 à janvier 2019, étaient tous des patients adultes (âge > 18 ans), présentant une SPA, selon les critères de classification ASAS pour SPA 2009. L’efficacité thérapeutique a été évaluée par ASDAS-CRP, une réponse thérapeutique a été définie par un ASDAS-CRP inférieur à 1,3. La réponse thérapeutique au traitement biologique après 1 an, 2 ans puis à 3 ans d’évaluation a été comparés entre deux groupes : groupe a : spondylarthrite juvénile dont l’âge de début de la maladie moins de 16ans et le groupe b :  spondylarthrite chez les patients plus de 16 ans.

Résultats : 194 patients ont été inclus dans l’étude. Concernant le groupe a (26 patients 13%): L’âge moyen était de 26,15 ± 7,05 ans, le sexe ratio était de 4,2. 92,3 % des patients avaient une atteinte axiale, 79,2% une atteinte périphérique et 41,7% une atteinte enthésique. La vitesse moyenne de sédimentation des érythrocytes (VS) et la protéine C-réactive (CRP) à l’admission étaient de 41,6±29,2 mm/h et 39,51 [6,98 ;58,25] respectivement. HLA B27 était positive chez 100% des patients.  La moyenne de l’ASDAS CRP était de 3,6±1,14 ; 1,5±1,22 ; 1,8±1,3 ; 1,25 [0,85 ; 3,35] au début puis à un an ,2ans et à 3ans respectivement. Quant au groupe b (120 patients 62%) : L’âge moyen était de 44,61 ±12,14ans, le sexe ratio était de 1,4. 97,5% des patients avaient une atteinte axiale, 66,1% une atteinte périphérique et 63,6% une atteinte enthésique. La vitesse moyenne de sédimentation des érythrocytes (VS) et la protéine C-réactive (CRP) à l’admission étaient de 38,36 [16,55] et 26,43 [5,9 ; 40] respectivement. HLA B27 était positive chez 63,3% des patients. La moyenne de l’ASDAS CRP était de 3,35±1,5 ; 1,9±1,09 ; 1,6±1,3 ; 1,8±0,93 au début puis à un an ,2ans et à 3ans respectivement. L’analyse n’a révélé aucune différence statistiquement significative entre les deux groupes concernant la réponse thérapeutique au traitement biologique (p=0,16 ; p=0,73 ; p=0,26 à un an, deux et trois ans respectivement).

Conclusion  : Les spondylarthrites quelles que soient à début juvénile ou à l’âge adulte ont des manifestations cliniques et radiologiques similaires. De même la réponse au traitement est identique à celle obtenue chez les patients avec un début à l’âge adulte. La biothérapie ouvre une nouvelle voie dans le traitement des spondylarthrites juvéniles. Notre étude ainsi que Les données de la littérature confirment l’efficacité de la biothérapie et sa bonne tolérance chez nos patients atteints de SPA quel que soit l’âge du début de la maladie.

Mots-clés: Spondylarthrite; Biothérapie ; L’âge de début de la maladie; Registre de biothérapie de la Société Marocaine de Rhumatologie BRSMR.