Dilemme thérapeutique au cours d’une rare association de polyarthrite rhumatoïde et de drépanocytose SC : à propos d’un cas

Rev Mar Rhum 2024; 67:38-41
DOI: 10.24398/a.519.2024;

Introduction : Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde reste difficile chez un drépanocytaire. La drépanocytose présente des manifestations musculo-squelettiques quasi semblables à celles de la polyarthrite rhumatoïdes surtout lors des crises. L’association de ces deux pathologies rend la prise en charge thérapeutique problématique du patient surtout dans notre contexte africain.

Observation : Notre cas concerne une patiente de 49 ans drépanocytaire SC suivi depuis une dizaine d’année sous acide folique. Elle est aussi suivie pour un diabète de type 2 et une HTA. Elle a été reçue pour une polyarthrite aigue bilatérale et symétrique des grosses et petites articulations. Les douleurs décrites étaient différentes des douleurs de CVO. Elles évoluaient depuis 2 mois avec une intensité modérée dans un contexte apyrétique sans signes viscéraux associées. A l’examen physique on notait Syndrome anémique et un syndrome articulaire périphérique avec des déformations en coup de vent cubital et en boutonnière. A la biologie on notait un syndrome inflammatoire fait d’une anémie à 8.9 g/dl microcytaire ainsi qu’une C Réactive Protéine élevée à 34.97 mg/l. Les facteurs rhumatoïdes sont revenus élevés à 101 UI/L ainsi que les anticorps anti-peptides citrullinés à 224 UI/L. Nous avons retenu le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde immunopositive à l’aide des critères de classification ACR/EULAR de 2010 avec un score DAS 28 à 5.52. Elle a reçu un traitement fait de méthylprednisolone 16 mg par jour  et de la mise en route d’un traitement de fond fait de méthotrexate en raison de 0.3 mg/kg/semaine. L’évolution immédiate s’est marquée par une régression rapide des douleurs articulaires ainsi qu’un amendement des tuméfactions articulaires. L’évolution à 3 mois retrouvait une PR en rémission avec un DAS 28 à 1.85. Les mêmes doses de méthotrexate et d’acide folique ont été poursuivies de même que les traitements du diabète et de l’hypertension artérielle.

Conclusion : La coexistence d’une polyarthrite rhumatoïde et d’une drépanocytose reste un défi thérapeutique majeur.