Introduction : La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire chronique, pour laquelle les progrès thérapeutiques ont permis d’améliorer le contrôle de la maladie chez la majorité des patients. Cependant, un sous-groupe, défini comme « PR difficile à traiter » (PR DaT) selon l’EULAR, reste réfractaire malgré un traitement adéquat. Cette étude vise à évaluer la prévalence de la PR DaT et à identifier ses caractéristiques dans une cohorte marocaine.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale rétrospective menée auprès des patients atteints d’une PR diagnostiquée selon les critères ACR/EULAR 2010. Les patients répondant aux trois critères EULAR ont été classés PR DaT. Les facteurs associés ont été analysés par régression logistique univariée et multivariée.
Résultats : nous avons inclus 240 patients. La prévalence de la PR DaT était de 32,5 %. Les patients PR DaT présentaient plus souvent un faible niveau socio-économique et éducatif, une durée de la maladie plus longue, un délai prolongé avant la biothérapie et une fibromyalgie associée. L’obésité et l’absence d’un traitement de fond conventionnel étaient également liées à la réfractarité. Aucune association significative n’a été retrouvée avec le sexe, le tabagisme ou les comorbidités classiques. Les échecs thérapeutiques étaient majoritairement liés à une perte secondaire d’efficacité après plusieurs lignes de biothérapies.
Conclusion : La PR DaT représente un défi majeur pour les rhumatologues marocains. Une prise en charge précoce, une meilleure accessibilité aux traitements innovants et une approche multidisciplinaire adaptée au contexte socio-économique pourraient limiter la progression vers ce phénotype réfractaire.
Mots clés : Polyarthrite rhumatoïde, difficile à traiter, facteurs associés, Maroc.