Goutte : rôles du clinicien et du biologiste en 2013

  • Editeur SMR
  • Nov 30, 2024
  • FMC

Philippe Gaudin (1), Abdellah El Maghraoui (2), Marion Allouchery (1)

Rev Mar Rhum 2013; 24: 26-31
DOI: 10.24398/a.62.2014;

La goutte, souvent considérée comme une pathologie chronique bénigne, peut induire des conséquences délétères articulaires mais aussi rénales.

Sa prévalence est en constante augmentation dans la population caucasienne notamment dans le cadre du syndrome métabolique d’où l’importance de l’éducation thérapeutique et du régime alimentaire. Elle est définie par des fluxions articulaires associées à des dépôts d’acide urique dans les tissus dans un contexte d’hyperuricémie prolongée. La ponction articulaire permet de poser un diagnostic de certitude, elle retrouve un liquide inflammatoire avec de nombreux microcristaux en aiguille d’acide urique. Le biologiste joue alors un rôle important notamment dans l’interprétation des résultats biologiques toujours en regard de la clinique. On parle alors de risque d’apparition d’une crise de goutte à partir d’une uricémie de 416 μM chez l’homme et la femme.
Le traitement de la goutte repose sur des mesures non pharmacologiques (régime pauvre en purines associée à une hydratation suffisante, perte de poids) et des mesures pharmacologiques. Il faut distinguer le traitement de la crise aiguë qui fait classiquement intervenir la colchicine et/ou les AINS et le traitement de fond hypouricémiant. Le traitement de fond est instauré chez des patients présentant une goutte sévère compliquée à distance des accès aigus à des posologies progressives jusqu’à obtenir une uricémie inférieure à 360 μM selon les recommandations de l’EULAR.

Certes, l’allopurinol, inhibiteur purinergique de la xanthine oxydase, reste le traitement de référence de la goutte chronique mais il peut être également responsable d’effets indésirables (réactions cutanées allergiques). On peut alors recourir à d’autres classes thérapeutiques notamment les uricosuriques si l’uraturie est inférieure à 700 mg/24h ou alors aux uricases dont la pegloticase.

Cette dernière, commercialisée aux Etats-Unis, est indiquée dans le traitement des hyperuricémies réfractaires aux traitements conventionnels.

Mots-clés: Goutte, Hyperuricémie, Colchicine, AINS, Allopurinol