Risques infectieux à l’ère des biothérapies Anti-TNF : menace réelle ou simple épouvantail ?

Rev Mar Rhum 2015; 31: 34-44
DOI: 10.24398/a.149.2015;

Depuis une quinzaine d’années, les biothérapies avec la découverte des anti-TNF ont révolutionné le traitement des rhumatismes inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde et les spondylarthrites. Cependant l’efficacité de ces traitements innovants est opposée aux divers risques infectieux qu’ils font encourir aux patients. Leur impact sur l’immunité du malade et le rôle essentiel du TNF expliquent la survenue d’infections graves, notamment les tuberculoses, pulmonaire et extra-pulmonaire. En zone de forte endémie tuberculeuse comme au Maghreb, en Afrique sub-saharienne, en Inde et en général dans les pays peu développés, le danger de réactiver une tuberculose latente (TBL) est particulièrement présent. L’incidence de cette infection est élevée au Maghreb : 88 et 83,5 cas pour 100 000 habitants en Algérie et au Maroc, respectivement. Les personnes âgées sont particulièrement à risque. L’intradermoréaction à la tuberculine a été longtemps le seul test de dépistage de l’infestation par Mycobacterium tuberculosis (MyTB), encore nommé bacille de Koch (BK). Plus récemment, de nouvelles explorations faisant appel à l’interféron gamma (IGRAs ou Interferon–release assays) ont contribué à faire établir par diverses sociétés savantes des recommandations qui précisent les règles d’utilisation des anti-TNF.

Mots-clés: Anti-TNF; Tuberculose latente; Tuberculose maladie, Risques infectieux; Mycobacterium tuberculosis; BK; IDR à la tuberculine; IGRAs.