Relation entre facteurs cliniques de risque, antécédents de chute et l’ostéoporose ou la survenue de fractures chez des patients orientés pour exploration par ostéodensitométrie

REV MAR RHUM 2018; 43:51-8

Introduction La réduction de la densité osseuse, appréciée par l’absorptiométrie biphotonique aux rayons X, et l’histoire de chute sont parmi les facteurs essentiels de risque de fracture non vertébrale. Plusieurs publications proposent l’ostéodensitométrie aux sujets chuteurs pour rechercher une fragilité osseuse qui justifierait un traitement anti-ostéoporotique.

Les objectifs de l’étude : déterminer la prévalence des facteurs de risque ayant motivé l’ostéodensitométrie, la prévalence des facteurs de risque de chutes, puis celle qui associe ostéoporose densitométrique et fractures. L’évaluation d’un risque de chutes étant mal estimée, les objectifs principaux de ce travail sont de déterminer les causes de survenue des chutes, d’évaluer la relation entre une histoire de chute, la fragilité osseuse et le risque de fractures.

Méthodes: Etude monocentrique, transversale et descriptive, menée durant 24 mois auprès de 444 patients adultes, ceux-ci adressés par des médecins référents familiers des prescriptions d’ostéodensitométrie. Les patients étaient interrogés à propos des facteurs de risque d’ostéoporose et d’un risque de fractures. Les analyses uni et multivariées étudient les facteurs associés à la chute dans les 12 derniers mois.

Résultats: Ont été inclus 410 femmes et 34 hommes. L’âge moyen est de 59,3 ans (σ =12,6). 18,3% des patients avaient au moins un antécédent de chute dans les 12 derniers mois et 22,5% un antécédent de fracture à la suite d’un traumatisme de faible énergie. Quarante deux point six p. cent des patients sont ostéoporotiques. L’étude de liaison ne retrouve pas d’association significative entre l’ostéoporose densitométrique et le risque de chute (p = 0,905). En analyse multivariée en revanche, une histoire de chutes est significativement liée aux antécédents de fractures (p = 0,02), à une aide à la marche (p = 0,01), à des troubles de la vision (p <0,001), à l’existence d’une polyarthrite rhumatoïde (p = 0,02) et enfin à la présence d’un diabète (p = 0,018). Après ajustement pour les autres facteurs, l’antécédent de chute se révèle être un facteur indépendant de survenue de fractures (p = 0,008).

conclusion: Cette étude montre que la chute est un facteur de risque de fracture, déterminant et totalement indépendant. Nos résultats inclinent à intégrer aux tests diagnostiques et d’évaluation du risque fracturaire, l’histoire clinique de chute et les facteurs de risque spécifiques.

Mots-clés: Chute ; fragilité osseuse ; ostéoporose ; ostéodensitométrie ; fracture ; FRAX.